Edito

Vouloir faire un blog, c’est d’abord ouvrir ses fenêtres sur le monde, pour sortir de chez soi et de soi ; c’est aller prendre l’air et le vent des idées sur des chemins éloignés de la pensée unique et lénifiante de notre environnement médiatique et politique.

Vouloir faire un blog, c’est aussi refuser de supporter passivement l’inconsistance des débats publics, qui tournent en rond autour de réflexions à courte vue dont les corbeilles de la république et de la démocratie sont remplies, aussi bien par les partis de droite que de gauche.

Vouloir faire un blog, c’est encore prendre la parole alors qu’on vous la refuse, pour dire simplement que les sujets essentiels qui concernent le cœur de notre vie et le vivre ensemble en région sont traités de trop loin et de trop haut, par un pouvoir centralisateur qui dévitalise la démocratie et prive la France d’une énergie d’avenir.

Vouloir faire un blog, c’est enfin s’émerveiller sur ce que la vie nous propose de plus beau et de plus fort, pour élever notre cœur et notre âme au niveau de nos aspirations artistiques et humaines. C’est prendre le temps d’aller au plus profond de soi pour rechercher ce moment où chacun se sent renaître et exister pleinement. Se révéler à soi, l’exprimer et se convaincre que chacun est unique et donc précieux puisque traversé par une dimension universelle qui le transcende : la conscience humaine.

C’est pourquoi, en créant ce blog, j’ai choisi de vous amener sur les traces de Saint Exupéry dont la passion, le goût du risque et de l’aventure, mais aussi la poésie et la profondeur de pensée, peuvent inspirer toute une vie. J’en ai fait l’expérience et je voudrais ici vous faire partager en quoi cet humaniste infuse, à chaque lecture, l’énergie et l’inspiration dont nous avons besoin pour donner un sens à la vie, espérer, oser, entreprendre, agir, partager, mais aussi traverser la houle et les turbulences de l’océan des événements difficiles.

Et puis… Et puis il y a Chopin, Chopin qui conforte, réconforte et nous emporte dans l’écriture et le secret de l’âme. Son style reconnaissable entre tous nous offre les plus belles pages musicales inspirées du bel canto pour nous ouvrir aux émotions les plus authentiques et les plus émouvantes. Tout est cheminement dans la musique de Chopin, du silence nocturne à la note bleue, de la solitude du cœur au mystère de l’âme.

Et, bien sûr ! Je vous conduirai sur les chemins de Bretagne, d’Audierne à Nantes, du Goyen à Naoned. D’où je viens à là où je suis. Bretagne vivante à cinq départements, qui refuse de se voir déposséder de son histoire, de ses élans, de son avenir.
Le découpage régional a été fait à marche forcée en laissant dans le fossé de la démocratie les désirs et les aspirations des Bretons. Cette régionalisation a été le spectacle d’une démarche improvisée et la démonstration honteuse d’un arrangement entre copains pour une répartition des pouvoirs.
Depuis des décennies nous réclamons une Bretagne à cinq pour réparer les ratures de l’histoire, dues à une vieille main tremblante entourée des ombres de la capitulation. La Bretagne à cinq est une évidence, car elle forme une région naturelle et forte, bien implantée dans son terroir. Et, comme nous pourrions le dire à Guérande, « la Loire-Atlantique dans les Pays de la Loire ça manque vraiment de sel » !
Bretagne plein sud, plein vent, pleine mer, ouverte sur le monde. Bretagne qui déploie ses racines autant dans le futur et le présent que dans le passé. Bretagne dont la culture et la tradition sont des façons modernes d’envisager l’avenir.

La France ne peut se priver de son patrimoine régional. Dans un monde normalisé, standardisé, aseptisé, c’est un devoir et une nécessité pour elle, si elle veut avoir du souffle, de laisser respirer ses régions. C’est un facteur clé de succès pour être compétitive et rayonnante.

Être passionnément Français, c’est refuser que la France vieillisse dans le jus du jacobinisme et dans celui, très noir, du mépris et de l’arrogance du centralisme technocratique. Les politiques sont en retard sur le peuple, et nous ne voulons plus que Paris décide du nom de nos rues et encore moins de notre façon d’entreprendre l’avenir sans nous en parler.
Et ce n’est pas puisque nous avons quelque chose à dire qu’il nous faut fermer notre gueule et laisser dire et faire n’importe quoi, en attendant des politiques ce qu’ils ne nous donneront jamais. Agissons, là où nous sommes, pour construire chaque jour, sans les politiques, la Bretagne à cinq, car le changement c’est maintenant !

Et enfin, si je devais me taire, j’irais m’asseoir sur le bord d’une phrase pour écouter le secret des mots, dans le silence de ma conscience, et m’éterniser dans ces instants où se célèbrent les amitiés et les différences. Car je crois avec Saint Exupéry que, loin de me léser, elles m’enrichissent. Jusqu’à vouloir à la folie « être sans paraître mais avec abondance ».

 ABEL SEVELLEC

 

L’Horizon bleu de la pensée

Si tu veux comprendre les hommes, commence d’abord par ne jamais les écouter. Car le cloutier te parle de ses clous. L’astronome de ses étoiles. Et tous oublient la mer. Antoine de Saint Exupéry, (Citadelle)

Savoir où l’on veut aller, c’est très bien; mais faut encore montrer qu’on y va. Emile Zola (correspondance) 

Abîmes, abimes, C’est là le monde. Victor Hugo (Philosophie, Commencement d’un livre)

Il y a des services si grands qu’on ne peut les payer que par l’ingratitude. Alexandre Dumas père (Mes Mémoires)

Les fous ouvrent les voies qu’empruntent ensuite les sages. Carlo Dossi (Note Azzure).

On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter. Jean de La Fontaine (L’horoscope Fables et Contes)

Même quand l’oiseau marche on sent qu’il a des ailes. Antoine Marin Lemierre.

Les hommes sont malheureux car leur vie est beaucoup moins vaste que leur projet et en même temps plus terne que leurs songes. Marguerite Yourcenar

La haine c’est la colère des faibles. Alphonse Daudet. (Lettres de mon moulin)

Tirons notre courage de notre désespoir. Sénèque (Questions naturelles)

Le bonheur n’est jamais immobile; le bonheur, c’est le répit dans l’inquiétude. André Maurois (Climats)

L’immortalité se paie cher; il faut mourir plusieurs fois durant la vie même. Friedrich Nietzsche.

Ne laissez aucune prise au scepticisme de principe, à l’ironie qui détruit. Et brisez en vous le respect humain. Ayez l’impudeur de vos mouvements d’âme; le courage de vos révoltes et celui de vos ruades. Compromettez vous…Ne vous évadez pas comme on « passe le mur » d’une école- mais soyez en état permanent d’évasion. Ne permettez pas à la vie de vous épuiser; d’entamer votre énergie; de tarir vos sources profondes. ne croyez pas que la mode soit au gris. Cela n’est pas vrai, et ne le sera jamais. Reniez le gris, niez l’existence même du gris. Garder l’esprit ouvert à la culture. Vous perdez presque tout si vous perdez la curiosité. Chercher la lumière dans l’effort. – et l’harmonie dans votre propre coeur. N’écoutez jamais ceux qui tendent à vous écarter de vous même, car vous avez la grâce d’être unique devant Dieu, irremplaçable et libre… Vous avez d’abord un être à aimer, à compromettre, à défendre, à sauver et à donner : Vous-même!

Michel de Saint  Pierre (Les nouveaux  Aristocrates)

Seul compte l’absolu qui vient de la foi, de la ferveur ou du désir. Antoine de Saint Exupéry (Citadelle)

Et n’allez point me reprocher d’avoir accepté le désordre et l’indiscipline, car la seule discipline que je reconnaisse est celle du coeur qui domine… L’ordre véritable c’est le temple. Mouvement du coeur de l’architecte qui noue comme une racine la diversité des matériaux et qui exige pour être un, durable et puissant, cette diversité même. Antoine de Saint Exupéry (Citadelle)