Voilà j’ai laissé passer un peu de temps pour ne pas réagir sur le vif aux résultats des élections régionales et observer les positions des responsables des partis politiques et de nos gouvernants après ce sévère avertissement des électeurs.
Le risque et les dangers de la progression du Front National n’ont pas disparu et demeurent tapis comme une menace à l’immobilisme et au maintien de pratiques politiques engluées dans un système technocratique, centralisé et incapable de répondre aux enjeux économiques et sociaux.
Les Français ont exprimé clairement leur mécontentement et leur désir de changements profonds pour une plus grande rapidité et proximité des décisions. C’est aussi une attente de clarification et de modernisation du rôle des institutions afin de les rendre capable d’agir avec moins de gaspillage et plus d’efficacité et répondre concrètement aux attentes de solutions de nature à maîtriser les difficultés spécifiques à chaque Région.
Les problèmes de la Bretagne ne sont pas les problèmes du Nord et dans un monde complexe avec une accélération et une intensification de la concurrence internationale, les réponses ne peuvent plus venir de Paris.
Chaque Région a ses spécificités, ses atouts, ses faiblesses et ses caractéristiques géographiques qui ne peuvent être traités que dans le cadre d’un pouvoir local en concertation et en synergie avec les forces économiques et sociales en action sur le terrain.L’Etat doit être l’animateur,le facilitateur d’une décentralisation et non une puissance administrative de contrôle qui freine les énergies , décourage et disperse les efforts et complique l’obtention de résultats rapides nécessaires.
Il nous faut avancer vers une démocratie de l’action et des citoyens et dépasser les limites frustrantes et démotivantes d’une démocratie qui s’arrête au périmètre du bureau de vote.
Il nous faut avancer vers une vraie Régionalisation avec des Assemblées Régionales représentatives composées de conseillers régionaux élus et disposant de tous les pouvoirs nécessaires à la valorisation du territoire et capable de faire les bons investissements, au bon endroit, au bon moment avec les bons acteurs.
Construire des Régions vivantes connectées sur le présent acec une prise directe sur l’avenir afin de se libérer des tracasseries technocratiques qui ralentissent l’action et casser notamment le filtre des sénateurs incapables d’exprimer les ambitions et les voeux des territoires.
Nous voyons bien que même pour un problème simple et évident, les sénateurs ne sont pas en mesure d’être à la hauteur de l’évolution des mentalités et bloque avec un esprit moyenâgeux le vote de l’adoption de la charte européenne des langues régionales.Vous imaginez donc que pour des problèmes à enjeux élevés ce que l’incompétence de cette institution représente de lourdeur et d’obstacle pour le progrès et l’adaptation de notre économie.
Je me suis donc laissé du temps « après le tremblement de terre » des élections régionales pour observer et écouter les enseignements retirés par les hommes et femmes politiques ,mais je n’ai pas entendu l’urgence et la nécessité de la décentralisation et de la clarification des compétences des institutions et du rôle de l’état.
Tout ce beau monde politique veut conserver le pouvoir et reste pour cela dans une logique centralisatrice, jacobine et paralysante qui pendant plus de trente ans a fait la démonstration de son désastre et de sa faillite.
Je n’ai pas entendu dire qu’il fallait changer de système et que les fissures de la maison France après ce tremblement de terre devaient être traitées en profondeur pour construire une démocratie plus participative, plus efficace et plus porteuse d’avenir et d’espoir.
Je n’ai rien entendu que des paroles creuses qui donnent le vertige de l’insignifiance et qui résonnent comme des bruits insupportables dans le silence d’une défaite. Je n’ai pas non plus entendu la nécessité d’un changement qui serait porté par une vision d’un avenir plus grand, plus fort, plus ambitieux, plus fervent.
Je n’entends que les bruits de l’arrogance d’un pouvoir centralisé et je ne voie que les fissures de la technocratie et je me demande toujours : Et maintenant qu’allons nous faire ?
Abel SEVELLEC