Nantes, en Bretagne.
Ah ! qu’elle était belle, autrefois,
quand elle avait encore cinq doigts,
la main dextre de Duchesse Anne ,
gantée de dentelle diaphane.
Hélas, il fallut que Pétain
d’un de ses doigts privât la main,
mandaté par l’Etat Français,
dont il fut le si vil valet.
Lui volant la Loire-Atlantique
et sa capitale mythique,
il la privait du Muscadet,
vin fleuron des estaminets,
de La Fosse et son fameux quai
que tous les marins connaissaient..
Maudit soit ce vieux maréchal,
si bien relayé par Laval
arrachant le département
à sa Bretagne, qu’il aimait tant…
voici, bientôt soixante- quinze ans
que se fit ce démembrement.
L’Année de la Miséricorde
restera celle de la discorde,
au désespoir de ses enfants,
qui la voudraient voir comme avant,
unie en cinq départements.
A quelques jours du Nouvel An,
c’est le vœu de tous ses enfants…
éternel mirage pour l’instant.
Après septante et cinq années,
ce vœu sera-t-il exaucé ?
Lors on verrait tous les bretons,
chanter en chœur, à l’unisson
l’hymne de Fougère et Clisson,
sans souci du qu’en dira-t-on ?
Ô Breizh ma Bro, me’ gar ma Bro.
Tra ma vo mur’n hezro…
J.F B 25 décembre 2015.