
Depuis le 27 février date à la quelle j’ai quitté l’Argentine,je n’ai pas écrit un seul mot sur mon blog.
Je tiens donc à rassurer ceux qui s’inquiètent de mon silence que je suis bien revenu sur terre,mais qu’à force de danser avec les étoiles,cela a finit par me faire tourner la tête.J’ai donc éprouvé naturellement le besoin de la reposer un peu de cet excès de lumière.
Je suis donc sorti du temps, pour le laisser filer pendant une semaine, comme pour mieux encore m’ imprégner des souvenirs de cette belle aventure que vous avez été nombreux à suivre pendant près de quinze jours.
Merci donc à vous dont la motivation et l’intérêt, pour l’épopée de l’aéropostale en Argentine et de ses héros : Mermoz, Guillaumet, Saint Exupéry, ne se sont jamais démentis pendant la durée de mon voyage.
Vous avez été chaque jour en moyenne,plus de cent à vous connecter sur mon blog et parfois avec des pics entre cent cinquante à cent soixante personnes intéressées par ce carnet de voyage en Amérique du sud.
Ce qui m’a le plus impressionné,avec les Vols de Nuit,c’est de retrouver le cadre grandiose de la cordillère des Andes et de la Patagonie et de mesurer encore plus ce que pouvait représenter l’exploit de ces pionniers venus entre 1927 et 1930 ouvrir les lignes nouvelles pour transporter le courrier de Toulouse à Rio puis à Buenos Aires, puis enfin à Santiago du Chili.
« Realmente, esos señores eran…locos » (« Réellement ces Messieurs étaient…fous ») comme aime le rappeler avec affection l’historien Alberto Piatelli qui m’accompagna à la Laguna Diamente pour me faire découvrir avec une grande émotion l’endroit ou Guillaumet le 13 juin 1930 sécrasa avec son Potez 25.
Après ce voyage les phrases de Saint Exupéry retentissent encore plus concrètement et plus fortement en moi « J’ai toujours devant les yeux les images de ma première nuit de vol en Argentine, une nuit sombre où scintillaient seules, comme des étoiles, les rares lumières éparses dans la plaine.
Chacune signalait, dans cet océan de ténèbre,le miracle d’une conscience ».
« Et puis…nous avons gouté, aux heures des miracles, une certaine qualité des relations humaines:là est pour nous la vérité ».
Alors j’ai découvert la vérité qu’il vivait chaque jour « dis toi simplement,ce que d’autres ont réussi, on peut toujours le réussir » et c’est pourquoi Saint Exupéry écrit dans Citadelle
« il convient de tenir en permanence éveillé en l’homme ce qui est grand et de le convertir à sa propre grandeur »
Et non je me lasse pas de vous faire entendre la poésie de Saint Exupéry et de citer encore quelques belles envolées de « Vol de Nuit »,ce livre qu’il a écrit en Argentine: « Si l’avion et ses feux de bord remontent parmi les étoiles,ils vont peut être entendre chanter les étoiles.
Découvrir que la nuit montre l’homme…. »Nous ne demandons pas à être éternels mais à ne pas voir les actes et les choses tout à coup perdre leur sens.Le vide qui nous entoure se montre alors ».
Nous ressentons peut être aujourd’hui dans le monde qui nous entoure plus de vide que de sens.Mais on ne peut pas être responsable et désespéré à la fois et il nous faut donc trouver en nous le sentiment de l’étendue qui fait notre conscience plus vaste et plus grande pour nous guider vers un destin collectif plus lumineux et plus fraternel.
Dans les semaines qui viennent je reviendrai sur ce voyage avec des nouvelles photos pour illustrer et partager plus complètement ce que je vous ai montré depuis l’Argentine sur les traces de Saint Exupéry.
J’en profiterai aussi pour revenir sur sa pensée et sur son oeuvre de Courrier Sud à Citadelle en passant par l’astéroïde B 612 du petit Prince.Une ballade philosophique et poétique qui nous promènera à travers les merveilles de la nature sur les sommets de sa pensée.
Abel SEVELLEC